mardi 2 mai 2017

1er mai autour de la Essener-Rostocker Hütte

La dernière semaine d'avril a été plutôt humide en Carinthie : après plusieurs semaines d'un temps printanier avec grand soleil et jusqu'à 25°C tous les après-midi, cela a fait bizarre ! Mais qui dit pluie continue à Villach, dit aussi neige dans les montagnes, et ça, c'était plutôt une bonne nouvelle à quelques jours d'un weekend de 3 jours, pour lequel la météo s'annonçait en plus belle !

Nous nous réjouissons donc de passer un dernier weekend sur les skis de randonnée, en restant en refuge. Mais ça n'a pas été évident de trouver un refuge suffisamment haut et surtout encore ouvert à cette période ! Tout est déjà fermé côté Nord des Alpes, dans le Grossglockner, aucun refuge n'est encore gardé à cette période. C'est donc dans le massif du Grossvenediger que nous avons trouvé notre bonheur : la Essener-Rostocker Hütte. 
Départ tranquille de Villach sous un grand soleil en direction du Ost-Tirol. Les paysages sont magnifiques, avec les montagnes toutes blanches et le printemps en vallée.
Plus on monte, plus il commence à y avoir de la neige au bord de la route, meme si les champs sont juste saupoudrés... Au fond de la vallér, terminus, on est au bout de la route !
On se prépare tranquillement vu que nous ne sommes pas très pressés, on se tartine généreusement de crème solaire vu le beau temps et on charge les skis sur le sac (de Michel) : même si il y a un peu de neige sur le parking, pas assez pour un départ à skis sur le chemin où sont déjà passées pas mal de voitures.

A mi-distance du départ du téléphérique, on peut chausser les skis : il n'y a pas beaucoup de neige et il faut parfois slalomer un peu et enjamber des zones humides ou boueuses, mais ça passe et c'est quand même plus agréable !

On traverse ensuite quelques prairies d'où on observe des coulées assez impressionnantes de l'autre côté du vallon avant de prendre le chemin plus escarpé qui slalome dans la forêt. Parcours parfois un peu sanglier / gymkhana, il n'y a pas beaucoup de neige sur les branches et rochers et il faut ruser pour passer marches et gros blocs, mais on y arrive.

Nous espérions sortir de la forêt et du raide pour pique-niquer, mais l'heure et nos estomacs auront raison de nous, et nous nous arrêtons un peu avant d'atteindre le replat du vallon pour une pause bien méritée !

Encore un petit effort, et on sort de la forêt. C'est tout de suite plus facile pour la neige, déjà nous atteignons la limite de la pluie de cette semaine donc la sous-couche est faible mais présente, et surtout, le chemin est moins chaotique.

 

Après un petit passage difficile où l'on doit déchausser pour franchir un petit verrou rocheux au dessus de la rivière (on verra lundi au retour qu'il y avait un itinéraire un peu plus long mais bien plus facile, mais il n'était pas tracé samedi matin !) et un dernier passage à grimper, la cabane est en vue !

 

 Nous sommes parmi les derniers à arriver vu qu'on a pris notre temps et la terrasse est déjà bien pleine ! Heureusement, le refuge ne sera pas complet et il y a de la place pour déballer ses affaires et s'installer tranquillement. Débarbouillage (eau chaude même au robinet, douche et sanitaires impeccables, le luxe...) et un bon Radler ou Johanisbeersaft gesprizt (jus de cassis avec de l'eau gazeuse) pour se rafraîchir en attendant le repas du soir (Soupe, Tiroler knödel, et gâteau aux groseilles, miam !).
Refuge ultra moderne et confortable !
Le lendemain matin, on se réveille assez tôt même si nous n'avons pas les mêmes contraintes horaires que les autres groupes vu que nous n'avons pas prévu d'emprunter d'itinéraire sur glacier, mais on préfère profiter de la "fraîche" avant qu'il ne fasse trop chaud, vu le grand beau temps !

Nous avions initialement prévu d'aller faire une pointe sans nom à tout juste 3000m, entre la Malhamspitze et le Rostocker Eck (2749 m).
Départ vers 7h30, il fait grand beau temps ! Nous suivons le groupe d'italiens assis à notre table le soir et à la bifurcation entre l'itinéraire que nous devrions emprunter et celui du Rostocker Eck, on continue à les suivre et forcément, on se trompe ! (il faut dire que l'autre itinéraire descendait et que le gardien nous avait donné plein d'infos mais pas celle là...)

Tandis que les italiens coupent pour rejoindre la bonne trace, nous faisons une pause goûter et réfléchissons à la suite. L'avantage, c'est que d'où nous sommes, nous voyons mieux l'itinéraire qu'on souhaitait faire. Et au final, la pointe visée n'a pas l'air tant intéressant que ça, ce n'est qu'un point sur la crête un peu à l'ombre de la grande pointe Nord de la Malhamspitze. Et au dessus de nous, le Rostocker Eck a l'air d'un joli sommet d'où on aura une belle vue.

 

Nous continuons donc vers ce sommet, Michel nous fait une belle trace dans les pentes encore vierges, mais malheureusement, nous sommes un peu déçus par la qualité de la neige, il y a eu beaucoup de vent et cela alterne donc entre neige soufflée agréable et croûte pas terrible... On verra à la descente...


Au sommet, le panorama tient ses promesses ! Il y a même un gipfelbuch qu'on s'empresse de remplir, puis on se pause sur des rochers pour une pause pique-nique bien méritée et réfléchir à la descente.


Les deux pointes de la Malhamspitze au centre, avec sur la crête quelque part notre objectif initial...

L'itinéraire normal passe par la face plein nord, mais avec les récentes précipitations et le vent, ça n'a pas l'air terrible, surtout que le haut est raide avec de petites barres à éviter et qu'on ne voit pas la tête que ça a !
Du coup, on décide de descendre par les jolies combes qu'on a monté, et pourquoi aller se faire un petit rab sur l'itinéraire de la Malhamspitze, dont la descente a l'air en neige de printemps bien agréable !

Comme prévu, la descente est "joueuse". La neige est parfois agréable, souvent changeante et parfois horriblement croûtée ! Nous descendons tout de même comme le groupe d'italiens (les derniers virages sont absolument immondes !) avant de remonter une centaine de mètres sur l'itinéraire de la Malhamspitze.

Un deuxième dépotage sur le replat du Malhamkees et nous profitons d'une neige de printemps, un peu trop réchauffée mais tout de même bien agréable avant de nous laisser glisser sur les traces de montée !


Nous décidons de repeauter pour passer les quelques raidillons à remonter, surtout que la grande traversée qu'il nous reste pour regagner le refuge est plutôt plate... Vu la neige, ce n'est pas en glissant qu'on y arrivera et il fait déjà trop chaud pour transpirer encore plus !
Arrivés au refuge vers 15h00, nous sommes parmi les derniers à rentrer mais trouvons tout de même une place en terrasse pour profiter d'une boisson fraîche et d'un bon morceau de gâteau !


Lundi matin, réveil pareillement matinal, la météo devrait se gâter dans la journée et il faudrait donc être de retour à la voiture avant 14h, surtout que nous avons du portage à la descente !

Après en avoir discuté la veille avec le gardien, nous envisageons de monter vers le Türmljoch (2772m), peut être même de pousser jusqu'au pré-sommet Sud du Grosser Happ (tout pile 3000m) puis de descendre dans l'autre vallon sur la Johannishütte et de rejoindre la vallée par le Dorfertal.

Nous commençons donc par une courte descente pour rejoindre le fond du vallon sous le refuge, sur de la neige bien gelée, ça réveille ! Il y a déjà quelques passages nuageux, mais ça va encore. Au fond, nous trouvons le départ de la trace de montée faite par un groupe la veille, parfait !


 Sauf que la montée s'avère peu commode : déjà, c'est raide voir bien raide, il n'y a pas une épaisseur de neige fabuleuse donc on doit slalomer entre de nombreux rochers ou blocs et surtout, la neige est complètement gelée !!! Malgré les couteaux, l'adhésion est limite, surtout avec mes peaux (dont je ne suis pas très contente...).
Après une dizaine de conversions parfois délicates, et sachant qu'il nous reste encore au moins 500m de dénivelée du même acabit, j'abandonne... Michel ne peut pas trop m'aider et c'est trop stressant / épuisant, pas du tout ce qu'on voulait faire pour un petit weekend "tranquille" de fin de saison !
Nous traversons doucement vers un plus gros rocher formant une petite plateforme où nous pouvons dépeauter et redescendons au fond du vallon. La neige est bien sûr toujours aussi dure et c'est toujours raide, mais à la descente, ça passe quand même plus facilement en faisant doucement !

Arrivés à notre point de départ, il n'est même pas 10h et les quelques nuages se sont dégagés... Nous n'avons pas envie de rentrer directement alors je propose à Michel de remonter en direction du Simonysee, environ 200m au dessus du refuge. Nous remettons donc les peaux et partons dans cette direction, sous un grand soleil !



Arrivés au dessus du lac, nous nous posons au soleil et savourons notre pique-nique en profitant du paysage, histoire de se remettre de nos émotions matinales ! Puis autant attendre que la neige ramollisse un peu pour éviter de descendre sur du béton comme ce matin...

Plutôt que de descendre comme nous sommes montés à la cabane et donc de devoir passer par le petit verrou glaciaire raide où il faut déchausser, nous préférons suivre les autres traces vues le long de la rivière : descente vers notre point de départ du matin sous le refuge (on y sera passé 3 fois !) dans une neige de printemps plutôt agréable, puis nous longeons la rivière sans soucis (il y a juste une barrière à passer) avant de continuer sur le chemin de montée... jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de neige (malheureusement, déjà vers 1900m).


Quand on estime que nos semelles risquent plus que ce que l'on gagne à continuer à skis, Michel repasse en mode sherpa et nous continuons à pied, moi tranquillement à mon rythme et Michel galopant devant pour aller chercher la voiture : il montera jusqu'au téléphérique vu que le chemin est dégagé / sec / pas interdit aux voitures (il ne faut juste pas stationner en haut) pour me récupérer ainsi que son sac déposé auparavant !

A la descente, le contraste avec la montée samedi matin est impressionnant : la moitié de la descente se fait dans l'herbe sur un chemin sec, alors que nous sommes montés à ski (certes sans beaucoup de neige) à peine 48h auparavant ! C'est bien le printemps...


Malgré nos péripéties d'itinéraire et le portage un peu fatiguant, c'était un bien chouette dernier weekend de ski ! Contrairement à l'an passé à Avérole, on a eu un temps de saison qui nous a permis de profiter du soleil !
La Essener-Rostocker Hütte est une cabane magnifique et tout confort (super accueil et bons repas !), avec un cadre splendide (même si pas très adaptée aux randonnées à pied, c'est plutôt ski glaciaire ou alpinisme, avec de jolies courses pas trop difficiles à faire).

La galerie complète

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