dimanche 21 février 2016

Weekend décoiffant autour de Fond d'Aussois



La météo étant plutôt bonne pour le weekend (même si ça se dégrade finalement pour le samedi), on se décide à aller un peu "plus loin" histoire de voir autre chose et de partir pour le weekend (curieusement, depuis qu'on est à Grenoble, cela me manque un peu, les weekends avec nuit en refuge comme on en faisait plus en Suisse...). 
Michel est missionné pour nous préparer un joli programme, il se charge du recrutement des participants (les néo-marseillais Mathilde et Romain, de retour en Isère pour le weekend), de l'organisation skiistique et de la logistique, parfait ! 
Ce sera en Haute Maurienne, qu'on ira balader les spatules, en espérant qu'il y ait un peu plus de neige par là-bas !


Samedi, départ à 7h30 de Grenoble, on teste la nouvelle voiture pour aller au ski (le bon point, c'est qu'on peut mettre nos 2 portes skis sur les barres de toit et donc potentiellement 6 paires de skis, le moins bon, c'est qu'elle consomme un peu plus et est un peu moins pêchue que sa prédécesseur). 
Beaucoup de monde sur la route, samedi de vacances oblige et ça roule déjà un peu au ralenti sur l'autoroute mais une fois sur l'autoroute de la Maurienne, plus de soucis. Le temps est plutôt meilleur que prévu, on se prend à espérer que ça va durer toute la journée ! 

Arrivés à Aussois, comme la météo est plutôt bonne, on choisit de monter en remontées (forfait randonneur = 14€, forfait piéton = 8.6€, il faudrait m'expliquer la différence ???) et d'en profiter plutôt en haut en faisant une petite course une fois les sacs déchargés. Il faut dire que le peu de dénivelé avec les remontées nous a permis de privilégier pour une fois la gastronomie au compact et léger !

Malheureusement, une fois arrivés en haut des 2 télésièges, il y a beaucoup de vent et ça se couvre très rapidement... Niveau neige, c'est pelé et bien pelé ! La moindre particule de neige instable a l'air d'avoir été déplacée plusieurs fois et on voit beaucoup d'herbe gelée !
Après une courte descente sur les pistes vers le refuge de Fournache, on met les peaux pour monter vers le refuge de la Dent Parrachée (le gardien est en train de déneiger) puis on redescend vers le Fond d'Aussois, en empruntant le chemin d'été : il faut déchausser et passer à pied sur quelques dizaines de mètres dans les rochers avant de remettre les skis. 

A Fond d'Aussois, il faut trouver l'entrée ! Une énorme congère bloque l'entrée du refuge, il faut l'escalader, passer dans l'espace libre de 60 cm entre le toit de l'entrée et se laisser glisser vers la porte. 
On décharge les sacs du superflu, et on se pose sur les tables à pique-nique pour manger, en regardant malheureusement le temps se couvrir encore un peu plus... 
Malgré tout, on se décide à faire une petite balade. Un groupe de chamois un peu plus haut nous regarde, le vent tempétueux n'a pas l'air de trop les déranger... 


Après 1h de montée vers le plan du Chardonneret, on abandonne vers 2700m : la visibilité est mauvaise et le vent vraiment agaçant... On s'abrite auprès de deux énormes blocs pour dépeauter puis on descend vers le refuge. La descente sera finalement pas trop mauvaise dans les quelques combes un peu préservées, mais il faut faire attention aux nombreux cailloux qu'on devine proches de la surface !




De retour au refuge, on s'attaque à la mise en route du poêle, à la fonte de neige et au déneigeage pour se réchauffer et s'occuper : galerie d'accès avec escalier, c'est plus facile pour rentrer, puis dégagement des fenêtres panoramiques, on y voit mieux !




Une fois toutes les affaires mises à sécher, on profite de la chaleur du poêle et de l'apéro. Alors qu'on pensait être seuls pour la nuit, deux jeunes randonneurs nous rejoignent : ils arrivent de Pralognan et ont l'air bien entamés par la très longue journée dans la tourmente qu'ils viennent de passer ! On leur fait une place près du poêle pour se sécher et on entame les préparatifs du repas : soupe, crozets avec poulet forestier (aux chanterelles du Trièves !) et brownie. 
 




Pour la nuit, personne n'est bien motivé à dormir dans le dortoir : il doit y faire 3°C maximum, et ça ne va pas aller en se réchauffant. Nous entamons donc une partie de Tétris avec les tables pour aménager un espace couchage où l'on déposera les matelas. Avec deux ou trois couvertures par personne, cela devrait permettre de profiter de la chaleur du poêle une partie de la nuit. 


Le vent souffle toujours autant pendant la nuit et le feu tire bien, mais on aperçoit la lune entre les nuages et on espère donc que le lendemain sera plus clément, comme prévu par la météo ! A peine 21h, extinction des feux !

Dimanche matin, lever à 6h20, on range rapidement notre dortoir improvisé, ça permet de se réchauffer car il fait de nouveau frisquet avec l'arrêt du poêle. On préfère ne pas le rallumer : ça sera plus facile de partir !
Dehors, le vent est toujours présent et n'a pas cessé de souffler de la nuit, mais il fait déjà presque chaud (le toit goutte à 7h du matin...). 



Après le petit déjeuner, la vaisselle, un peu de plomberie pour déboucher l'évier dont le siphon a gelé,et le rangement du refuge, nous voilà partis pour 8h. 

Les quelques nuages résiduels se dégagent rapidement et si le vent est toujours présent, il est moins désagréable que la veille. 
Vu les conditions, on abandonne l'idée initiale de monter vers le col d'Aussois et la pointe de l'Observatoire (on voulait ensuite redescendre de l'autre côté et faire une boucle par le col de Roche Chevrière) et on se dirige vers le col du Moine (3330m).
Belle ambiance : le soleil commence à faire son apparition et les reliefs de la neige ultra travaillée dessinent de drôles de vagues. 


 Après une première pause goûter, on retrouve deux autres randonneurs en provenance du refuge de la Dent Parrachée qui se sont également rabattu sur le col du Moine.
Une deuxième pause à l'abri du vent dans une congère sous la bifurcation entre le col de Labby et le col du Moine et on attaque la montée finale vers le col. 



C'est plus raide et la neige n'est pas toujours agréable à tracer, alternance de neige soufflée et de neige dure, mais on finit par atteindre le col. Un autre groupe plus important est également en train d'y monter, on est vite à l'étroit au sommet ! On profite un peu du paysage magnifique, on dépeaute précautionneusement vu le vent et la pente et nous voilà dans la descente. 



Sur le sommet raide, c'est un peu carton, mais plus bas, la descente est assez agréable. Il faut faire attention aux reliefs trompeurs, surfer sur les vagues de neige et essayer de deviner où se trouvent les cailloux affleurants, mais dans les combes plus bas, on peut se laisser tranquillement filer. 





Espérant profiter d'une accalmie du vent qui ne durera que le temps de déchausser, on s'arrête au soleil sur le replat au dessus du refuge de la Dent Parrachée pour pique-niquer. En dehors de ce satané vent qui nous refroidit malgré la température positive, le soleil tape et on voit des coulées spontanées sur les pentes face à nous... On se dit qu'on a bien fait de partir tôt ! 


Du refuge de la Dent Parrachée, on redescend vers le refuge de Fournache dans de la neige de printemps plutôt agréable puis on fait un peu de ski de fond en traversée pour rejoindre les pistes d'Aussois.


Il nous reste plus qu'à descendre par les pistes jusqu'à la voiture, dans une neige soupe et collante digne d'une fin avril... On se dit qu'on est bien content d'avoir des pistes, et de ne pas devoir descendre un alpage ou une forêt dans ces conditions ! 
 
L'objectif horaire est atteint : 14h à la voiture, on a le temps de charger tranquillement les affaires en t-shirt et en regrettant de ne pas avoir de sandales : il fait 16°C à 1500m à Aussois ! 


Malgré le vent et les conditions nivologiques qui ne nous aurons pas permis d'en profiter autant qu'on aurait souhaité, chouette weekend dépaysant et sympa, on reviendra dans le coin faire d'autres courses, un vrai hiver... 



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