samedi 7 mai 2016

Ski de rando autour d'Avérole

A peine rentrés du Portugal mardi après-midi, Michel change ses plans initiaux de ski alpi engagé et me propose de profiter du weekend de l'Ascension qui s'annonce ensoleillé pour skier quelques jours... Ok, mais à condition que ce soit tranquille, pas trop raide et en refuge gardé, pas la forme pour porter un gros sac et les jambes sont fatiguées des nombreux escaliers portugais !
On a dans l'idée d'aller enfin faire le raid en Vanoise qu'on planifie depuis 3 ans sans succès, mais forcément, quand on veut réserver de petits refuges courus la veille à 18h, on a pas la moindre chance ! Michel appelle quasiment tous les refuges de Vanoise et de Maurienne pour essayer de trouver une place sans succès, et on se décide finalement pour le refuge d'Avérole, au dessus de Bessans, qui a de la place mais que pour le vendredi et le samedi. 
Après un jeudi tranquille à ranger nos affaires de vacances et à préparer les sacs, on quitte Grenoble en t-shirt et en tong pour Bonneval-sur-Arc, où on a prévu de dormir dans le chalet du CAF pour être de bonne heure sur place vendredi.
On perd bien 20°C entre Grenoble et la Haute Maurienne ! Le chalet-refuge est vide à part une autre personne, on dîne rapidement et on file se coucher, pour un lever matinal. 

Vendredi matin, nous partons à 6h45 de Bonneval, il fait -2°C et grand beau. Tout est gelé, et un troupeau de chamois qui broute à côté de la route ne bronche même pas quand on passe... On monte jusqu'au bout de la route dans la vallée d'Avérole et on peine à se garer tellement il y a du monde, entre les gens qui sont au refuge et ceux qui comme nous, arrivent de bon matin, c'est bien plein ! La montée au refuge est rapide, une vingtaine de minute et on pose les sacs sur la terrasse. On se décharge de tout l'inutile, on vérifie auprès du gardien l'itinéraire vers le col d'Arnès. 


On commence par une dizaine de minute de portage pour rejoindre le fond du vallon et attaquer la montée : la neige est gelée mais ça accroche bien sans les couteaux et on remonte tranquillement le vallon de l'Oney. Nous choisissons de ne pas couper au plus raide comme d'autres groupes mais de continuer un peu vers le Sud avant de bifurquer sur le replat un peu plus haut. 


Après la traversée de ce joli replat, on repère rapidement le col du jour, beaucoup de traces se dirigent vers la pointe Marie dont la descente plein Nord a l'air sympa, mais ce n'est pas prévu à notre programme (sac léger = pas de matos glaciaire). Le petit raidillon final est bien gelé, mais avec les couteaux, cela passe nickel. On admire le panorama, même si le côté italien est encombré de nuages, heureusement qu'ils n'ont pas encore passé la frontière !



Comme il ne fait pas très chaud du fait du vent désagréable, on descend tout de suite sur le replat et on se met à l'abri dans une compression pour casser la croûte à l'abri et attendre que la croûte de la neige disparaisse pour la descente. Et c'est exactement ça : vers 13h, on se régale dans le vallon d'Oney : neige dégelée juste comme il faut, on peut lâcher les skis sans subir d'horribles changements de neige ! 












La descente est trop vite avalée, on se retrouve en bas du vallon et il reste à mettre les skis sur le sac pour remonter au refuge. Malgré le vent toujours frais, on étend toutes nos affaires au soleil, ça séchera rapidement mais il fait malheureusement trop froid pour profiter de la terrasse : après un brin de toilette à l'eau glacée, une petite sieste sous les couettes douillettes (mais il fait bien froid dans le dortoir) et on attend le repas du soir (excellent : soupe, salade de betterave, diots et crozets, fromages locaux et poire au chocolat, avec un petit génépi du gardien !) en bouquinant au coin du feu... 



La météo annonçant un débordement des nuages depuis l'Italie pour le début de l'aprem, nous avons prévu de partir tôt samedi matin : petit déjeuner à 6h30 et départ à 7h15, en direction de la pointe des Audras (3244 m). C'est l'autoroute au départ : beaucoup de groupes ont prévu de se rendre dans le même coin. La neige est gelée, il y a pas mal de vieilles traces qui gênent un peu, et les traversées en dévers sont fatigantes malgré les couteaux qui aident bien dans les passages raides. 



Le vent froid de la veille est toujours présent, je râle un peu : cette année, on a eu du vent froid quasiment à chaque sortie et pour un 7 mai, j'aimerai bien ne plus être gelée à la montée !
On attend avec impatience le soleil qu'on voit arriver par dessus la crête... en même temps que les nuages ! A peine une dizaine de minutes de soleil qui nous réchauffe à travers un voile léger, les nuages passent la frontière : fin de l'éclaircie, il est à peine 9h30, pas de bol ! 


Nous continuons à monter, le moral en baisse et toujours frigorifiés : je mets les gants plus épais (mais sans grand effet sur mes doigts gelés) et on enfile les vestes et capuche. Vaille que vaille, à coup de "on va jusqu'au replat haut dessus" puis "la bosse là haut" puis "allez, on y est presque", on atteint l'épaule juste sous la pointe des Audras, on s'arrêtera là, comme la plupart des groupes devant nous : on est dans les nuages et continuer dans le vent et le petit grésil qui tombe par intermittence n'a absolument aucun intérêt ! 



La descente n'est finalement pas si mauvaise que ça sur le haut : le vallon est large et si la neige reste gelée, il n'y a pas beaucoup de traces et c'est largement skiable. Plus bas, on atteint la zone ayant dégelé la veille mais pas aujourd'hui : grosses traces de partout, on descend plus qu'on ne skie et Michel en télémark fait bien chauffer les cuisses (mais s'applique !). Tout en bas, la neige a commencé à transformer, on se fait plaisir sur quelques virages avant de rejoindre le refuge. 

Pique-nique bien mérité au chaud, avec une soupe (et une bière !). Nous décidons d'attendre un peu pour voir ce qu'on fait pour dimanche. On bouquine au coin du feu, mais l'après-midi est encore longue. Vers 14h30, on se décide à rentrer à Grenoble : le temps ne devrait malheureusement pas s'améliorer, on est pas très motivés pour rester et skier dans les nuages et la neige gelée (et surtout le vent !) !
On s'excuse auprès des gardiens, qui ont l'air un peu découragés par les multiples annulations, on rassemble nos affaires et retour à Grenoble, où il fait à nouveau 20°C de plus : dur à croire qu'on était congelés le matin même ! 

En tout cas, on a beaucoup aimé le coin et on y reviendra : certains itinéraires ont l'air de proposer de superbes descentes qu'on aimerait bien tester en poudreuse ou en bonne neige de printemps...


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