lundi 18 mars 2013

Cabane Sorniot

Cette fois, c'est en "organisateurs" que nous avions préparé la sortie du weekend... Ce qui devait être une sortie facile / d'initiation dans le cadre du Pôle Jeunes se transforme un peu en sortie "bravons les éléments" entre un peu moins jeunes... Nous partons d'Alsace pour une partie du groupe et de Valence / Grenoble pour les autres et nous retrouvons en début de matinée au pied du téléphérique de Dorénaz, dans le Valais.
Il fait grand beau et le passage dans la vallée de Chamonix puis la descente sur Martigny mettent de bonne humeur vu les paysages. Arrivés à Dorénaz, il y a du vent, même beaucoup de vent... On se demande si le téléphérique fonctionnera, surtout que le numéro de téléphone indiqué ne répond pas ! Nous nous décidons finalement à nous équiper vu que c'est un fonctionnement horaire (tous les 3/4h) et en plein milieu des préparatifs, le chauffeur du bus postal arrive pour faire partir le téléphérique. Nous sommes presque prêts, mais cela ne l'empêche pas de nous bousculer de manière pas forcément aimable à coup de "c'est un téléphérique horaire, dépêchez vous !". Nous nous entassons dans la petite cabine avec tout notre matériel et nous voilà partis vers Champex d'Alesse, 700m plus haut. On sent bien qu'il y a du vent vu l'inclinaison de la cabine, mais nous arrivons sans encombres au hameau, où nous profitons de la salle d'attente chauffée pour nous équiper tranquillement et mettre les peaux... C'est tellement agréable qu'on a un peu du mal à partir vu la tempête de vent, heureusement qu'il fait beau !


On finit tout de même par partir, on est venu faire du ski de randonnée ! Et on commence par 1/4h de marche à pied sur le chemin d'été qui n'est pas suffisamment enneigé. La montée attaque sec, ça chauffe bien les mollets ! Nous chaussons les skis au niveau de l'étable de la Sarnia et continuons la montée vers L'Au d'Alesse. Jolie montée, parfois raide mais tracée et entre les sapins qui nous protègent bien du vent, on a un super panorama. 

 


  












 Arrivés à l'alpage, nous profitons de l'abri relatif des chalets pour pique-niquer avant de continuer la montée en direction de la Tête du Portail et du Portail de Fully. 

 

Nous sommes en zone dégagée et le vent souffle toujours autant, du coup, nous alternons entre accumulations de neige (plouf plouf) et zones soufflées (schkrrrrtch schkrrrrtch).






Nous zigzaguons un peu pour trouver le meilleur itinéraire, et nous voilà en train d'admirer le super panorama sur le Valais Suisse, le massif du Mont Blanc et la vallée du Rhône juste sous nos pieds (1800m plus bas quand même...)






 











Après une pause panorama, nous étudions les différentes possibilités de descente sur la cabane Sorgno (ou Sorniot). Le chemin d'été passe dans la jolie pente Est du Portail, plutôt raide et surplombant une jolie falaise à-pic de 800m. La solution est tout de suite écartée (surtout que ça a déjà bien coulé, avec des plaques de 2m de haut...) et nous suivons la crête en direction de la Tête du Portail afin de nous retrouver dans le collet de l'autre côté de celui-ci. Là, il y a des traces de descente et de montée, donc on sait que ça passe...
 


 Nous regardons si il n'y a pas une autre solution plus agréable un peu plus loin, mais vu les grosses accumulations soufflées, nous choisissons la voie de la raison et une fois les peaux enlevées, nous descendons tranquillement vers la cabane qui nous attend 300m plus bas.












Nous sommes seuls et la cabane se révèle tout confort : c'est moderne, propre, il y a du bois, de l'électricité et des plaques qui fonctionnent ! Les garçons s'éclatent à préparer du bois et du feu puis à chercher de la neige pour avoir de l'eau et nous profitons du confort pour les activités classiques des soirées en refuge : goûter, apéro, repas, lecture de BD... 



Le lendemain matin, surprise : il est tombé une quinzaine de centimètres de neige fraîche et bien poudreuse pendant la nuit ! Par contre, le ciel se confond avec le sol et le vent n'a pas arrêté de souffler... Bref, le temps incite plus à rester au chaud dans la cabane qu'à aller braver la tempête sur les skis ! En tout cas, comme nous le pensions déjà la veille, c'est raté pour la Dent de Morcles ! Nous décidons d'aller tout de même à la cabane du Col de Fenestral, histoire de dépeauter au chaud mais de profiter quand même un peu de la neige...
La neige est très agréable quand elle n'est pas soufflée et le vallon que nous remontons est très joli. Les nuages vont et viennent et nous permettent tout de même de deviner les sommets qui nous entourent.


Nous remontons les différentes combes en direction du Col de Fenestrel, mais quelques mètres sous le refuge, la pente n'est pas très inspirante : entre les congères et les grosses accumulations, nous préférons faire demi-tour vu qu'il n'y a aucune obligation d'atteindre le refuge... Nous essayons de trouver un endroit un peu moins venté pour enlever les peaux, et nous voilà repartis dans l'autre sens. Là aussi, la première idée est d'aller au col de Demècre, où une autre cabane pourrait abriter la pause casse-croûte. Comme il y a deux crêtes à franchir et que cela peut être délicat en ne connaissant pas l'état de la neige de ce côté, nous choisissons l'itinéraire prudent et rejoignons par le grand vallon du lac de Fully le col que nous avons descendu la veille, là, nous sommes sûrs que ça passe !!!
Les derniers mètres sont pénibles, la tempête fouette le visage et la neige est très dure. Passé la crête, c'est la folie !
Joachim a osé sortir l'appareil, moi j'étais trop pressée de descendre !
Nous sommes contraints à descendre quelques centaines de mètres avec les peaux et les couteaux, impossible de s'arrêter ! Nous enlevons les peaux un peu plus bas, avant de repartir au plus vite vers l'abri de la forêt. L'itinéraire de descente fait normalement passer dans deux combes mais les circonstances ne nous encouragent pas à essayer de les rejoindre. Avec les transports de neige, il y a bien plus de risques que la veille et de toute façon, la skiabilité ne serait pas terrible... 
Après une frayeur pour Michel qui se termine heureusement juste avec un bâton cassé, nous décidons de rejoindre la route forestière au plus simple... Grâce à un souvenir mémorable "attends, là où j'ai mangé une pâte de fruit délicieuse, on était bien sur un plat qui ressemblait à une route forestière non ?", nous la trouvons du premier coup, il ne reste plus qu'à se laisser glisser vers Champex. 
Quelques obstacles encore : les deux couloirs qui sont indiqués comme itinéraire de descente sont complètement bouchés par des coulées. Le premier est franchissable, le second très impressionnant ! Mais heureusement, la route tourne juste à ce niveau là. 

Nous passons devant les anciennes installations des mines de charbons et finissons par rejoindre le point où nous avons chaussé les skis à la montée. Quelques minutes à pied plus tard, nous voilà de retour dans la merveilleuse pièce chauffée du téléphérique, en plus, juste une dizaine de minutes avant la prochaine descente !
Nous ne sommes pas au bout de nos aventures, après un appel au téléphérique, le monsieur pas très sympathique de la veille nous répond que la cabine ne fonctionne pas à cause du vent ! Et qu'il y aura une navette de bus "en fin de journée, vers 19h"... Il est 15h, nous décidons d'abord de pique-niquer, puis de chercher une autre solution... Que nous trouverons peu après : une habitante redescend dans la vallée et accepte de descendre nos deux chauffeurs récupérer les voitures, ouf !!!

Pour conclure, ce n'était pas du grand ski, mais on a bien mangé, bien rigolé, la cabane était super accueillante et le coin très joli, on reviendra faire la Dent de Morcles une autre fois ! 

Orange = samedi, violet = dimanche

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire