mardi 4 septembre 2012

Tour du Ruitor


Ayant longtemps hésité sur mon programme rando de l'été vu que je souhaitais partir en itinérance pendant quelques jours, j'ai profité de l'opportunité du programme du CAF pour partir faire le tour du Ruitor, sur la frontière franco-italienne. 
La date n'étant pas trop prof-compatibles, c'est avec trois retraités ultra dynamiques que je pars faire ce chouette tour concocté par Claude. 

Après un départ matinal d'Alsace, nous atteignons la Haute Tarentaise pour le pique-nique et les dernières courses à Bourg St Maurice avant de monter au joli hameau du Crôt, au dessus de Sainte-Foy-Tarentaise. Nous laissons les voitures au hameau, casons les dernières courses dans les sacs à dos (j'ai réussi à faire light, moins de 8kg avec 1.5L d'eau, un reflex et un gros bouquin, et à part un t-shirt léger à manches longues, il ne m'a rien manqué, comme quoi !). 
C'est parti pour la montée au refuge du Ruitor, il y a environ 2h de marche dans un très joli vallon que l'on remonte d'abord jusqu'au hameau de la Savonne puis on continue dans les champs de myrtilles jusqu'au superbe emplacement de l'alpage de la Sassière. Le temps alterne entre éclaircies et passages nuageux, mais nous pouvons tout de même admirer les massifs avoisinants que nous nomme Claude qui connait parfaitement la région.
la Savonne
 





Arrivée sur le replat de la Sassière
 Nous arrivons au refuge en fin d'après-midi. Il n'y a personne d'autre (et on a pas oublié de prendre la clé avant de monter) et nous pouvons nous installer à notre aise. Le refuge est confortable et bien équipé (il n'y a juste pas de sel, tant pis pour nous !), nous profitons un peu des environs et de la belle lumière avant de préparer le repas. La vaisselle faite et après avoir profité de la lumière de la lune pour faire quelques photos, je prends rapidement le rythme de la semaine : un peu de lecture et dodo ! 
Le refuge du Ruitor
L'alpage de la Sassière


Demain, on part par là (à gauche, les Oeillasses)

 Le lendemain matin, il fait grand beau quand nous fermons la porte du refuge et partons en direction du col du Tachuy. Après avoir remonté le fond du vallon, on grimpe rapidement en direction du lac du Petit. Il y a plein de torrents et de myrtilles, je peux faire plein de photos et manger des myrtilles en attendant les autres, c'est pas désagréable !



Le lac du Petit
 La météo se couvre légèrement alors que nous remontons les éboulis en direction du col. J'arrive au sommet en même temps qu'un groupe faisant une sortie organisée et les premières gouttes de pluie qui leur font rebrousser chemin. Nous continuons pour notre part du côté italien en descendant entre de nombreux lacs vers celui de Bellacomba où nous pique-niquons.



Il fait de nouveau meilleur et on en profite avant de continuer la descente vers l'alpage sous le refuge Deffeyes en se perdant un peu... Il y a pleins de chemins mais tous ne vont pas jusqu'au bout ! Le temps se couvre et nous essuyons une belle averse pendant la descente. Arrivés finalement à l'alpage, il nous reste plus que la montée au refuge, par un splendide chemin construit. Le temps tourne à l'orage et devant les nuages menaçants, j'accélère pour atteindre le refuge en restant sèche, juste à temps !
Chemin de montée à Deffeyes


L'alpage vu depuis la remontée vers Deffeyes

Le refuge est une étape de l'Alta Via 2 (que nous suivons en partie) et il y a pas mal de randonneurs et quelques alpinistes espérant profiter d'une éclaircie. Nous nous installons dans la chambre, discutons un peu autour d'une bière puis nous régalons à l'heure du repas. On est en Italie et on le voit ! Soupe de type minestrone avec parmesan et croûtons, penne à la sauce tomate puis saucisse genre diot avec légumes et polenta et un flan pour finir. On a eu du mal à finir les assiettes ! Nous profitons des conseils du gardien pour préparer l'itinéraire du lendemain (il y a deux possibilités mais l'une est un peu plus escarpée et passe sur le glacier, mais comme le chemin est effondré à un moment, on préfère la version plus longue mais plus sûre) puis nous nous couchons de bonne heure. 

Le panorama sur le Ruitor depuis le refuge
Le lendemain matin, le temps est couvert mais il ne pleut pas encore quand nous prenons le petit déjeuner. Autant les repas sont excellents en Italie, autant les petits déjeuners sont maigres (pain, biscottes, beurre, confiture). Le temps de fermer les sacs et d'enfiler les chaussures, les premières gouttes d'eau tombent alors que nous quittons le refuge. Cela n'ira qu'en s'empirant au cours de la matinée, et après quelques photos "tiens c'est joli la pluie dans les torrents", je range l'appareil... Nous arrivons au premier col (Passo Alto, 2850m) dans le brouillard, l'ambiance est humide et on ne voit pas grand chose. 

Départ du refuge Deffeyes, il tombe juste quelques gouttes
Dans le vallon qui monte vers le Passo Alto, il pleut mais on y voit encore...
Au col, on ne voit plus grand chose...
Du coup nous ne traînons pas et redescendons en direction du bivouac de Promoud (2018m) où nous pouvons nous mettre à l'abri. Le bivouac est ultra moderne et bien équipé et nous retrouvons d'autres randonneurs partis plus tôt de Deffeyes. Nous tentons de sécher un peu, pique-niquons et buvons un thé chaud bienvenu avant de repartir sous la pluie. Heureusement, cela va se calmer durant la montée au col de la Crosatie (2835m), le chemin est magnifique, entièrement retravaillé, parfois un peu aérien mais jamais dangereux et les nuages qui vont et viennent donnent une ambiance particulière. Finalement, je ne sais pas si c'est la pluie qui me fera avancer plus vite, mais je suis au sommet en à peine plus de 1h30 et je redescends à la rencontre du reste du groupe, il fait quand même un peu frais là haut !


Panorama du col, on voit le bivouac tout en bas au niveau de la forêt
Il nous reste encore une longue descente jusqu'à Planaval, heureusement que la météo s'améliore vraiment et que nous pouvons profiter de quelques belles vues. Nous descendons d'abord vers le lac du Fond puis vers les ruines de l'alpage. 

Le chemin descend ensuite le long du vallon avant de plonger dans la vallée. La fin est usante, entre chemin raide puis route goudronnée, mais nous voilà à Planaval où nous attend un joli petit hôtel tout confort, avec douche chaude, un plaisir et un excellent repas, une fois de plus (soupe, pâtes aux petits pois et au jambon,  truite avec de la ricotta maison et des légumes puis une salade de fruits!)








Le lendemain matin, il ne pleut pas mais le temps reste couvert. Nous avons là aussi plusieurs itinéraires possibles et décidons de prendre le plus évident, qui consiste à remonter la vallée vers Valgrisenche  en traversant les hameaux répartis le long de la route avant de monter à travers la forêt puis en balcon vers le Chalet Refuge de l'Epée. Il fait frais et il y a un vent glacial et quand j'arrive au refuge, les premiers flocons commencent à tomber et la météo tourne rapidement à la tempête de neige.





 Après avoir pique-niqué au chaud et à l'abri, comme la neige a fini de tomber et que l'après-midi est encore longue, je décide de monter vers le col de la Fenêtre. Le paysage est tout saupoudré de blanc, l'ambiance est super mais la température frisquette pour une fin août !





 Le soir, nous nous régalons une fois de plus (soupe, pâtes, boeuf braisé et pommes de terre sautées, fromage et panna cotta) les propriétaires sont très sympathiques et les produits sont locaux (fromage, crème...).

Le lendemain matin, il n'a pas plus neigé pendant la nuit mais ça n'a pas fondu non plus. Nous décidons tout de même de prendre le chemin du haut, même si le gardien du refuge dit que le chemin n'est pas évident à trouver. Par contre le panneau indique 2h30, il nous dit qu'on doit en prévoir plutôt 4 (ce qui nous arrange, l'étape serait bien courte sinon !)
Nous partons donc en balcon vers le refuge Mario Bozzi. Finalement, la carte et les indications ne sont pas concordantes et nous choisissons de suivre le marquage, ce qui n'est pas une mauvaise idée car le chemin en balcon est très joli.




 Après avoir passé quelques éboulis de morraine et torrents dans une ambiance très minérale au dessus de l'Alpe de la Forclaz, nous passons un petit col et enchaînons avec de nombreux talwegs plus ou moins accentués.


Le chemin traverse des couloirs à avalanche impressionnants (il reste des névés sur le torrent tout au fond de la vallée en contrebas) et à un moment, nous devons redescendre une centaine de mètres pour trouver le pont.







La météo se couvre et il recommence à neigeoter. Du coup, on voit moins bien et le chemin semble parfois interminable !








Nous finissons tout de même par redescendre sur le refuge qui surgit du brouillard. Une fois de plus, ce n'est pas plus mal d'y arriver pour pique-niquer à l'abri et au chaud. Cette fois, la météo reste couverte et humide, je bouquine au chaud le reste de l'après-midi.
Nous sommes quasiment seuls dans le refuge hormis un couple qui a fait demi-tour à cause du brouillard et nous mangeons une fois de plus très bien avant d'aller nous coucher de bonne heure.

Panorama depuis le refuge vers le col Bassac Dere
 Le lendemain matin, l'ambiance est toujours fraîche et blanche. Après le petit déjeuner (un peu plus copieux, avec yaourt et céréales) et l'observation des bouquetins perchés au dessus du refuge, nous montons rapidement vers le col du Rocher Blanc.



 Il y a des traces fraîches un peu partout et alors que je me dis que les bouquetins ne doivent pas être bien loin, nous tombons quasiment nez à museau avec un troupeau de mâles. Ils ne sont pas très farouches et certains sont très impressionnants.


Après les avoir observé un bon moment, nous continuons en direction du col. Par moment, l'accumulation de neige est importante et le chemin difficile à trouver. Du coup, j'avance de cairn en cairn, on fait quelques détours vu qu'il y a des semblants de traces partout, mais comme la montée est facile, on tombe tout d'un coup sur le panneau indiquant le col. Vu la météo, on ne s'attarde pas, il y a beaucoup de vent. Lorsqu'on attaque la descente du côté français, le brouillard se lève d'un coup et la vue est magnifique. 
Panorama côté français dans la descente du col du Rocher Blanc



Nous profitons de la vue sur le massif du Mont Pourri lors de la descente et après quelques petites erreurs d'itinéraire, nous atteignons les alpages du Clou et du Plan, où nous pique niquons presque au soleil ! 


Après le pique-nique, nous avons deux possibilités d'itinéraires, une repassant par un col pour redescendre sur Sainte-Foy ou celle passant par le bas et le hameau du Monal. Nous choississons cette dernière, de peur que la météo ne reste pas au beau. Au niveau du hameau, nous retrouvons la civilisation et les promeneurs / randonneurs du dimanche.






Il nous reste ensuite une longue descente en traversée (avec quelques petites remontées) pour rejoindre nos voitures au hameau du Crôt. L'itinéraire n'est pas évident à trouver, il y a de nombreuses variantes possibles et un croisement quasiment tous les 200m. Sans compter les chemins qui ont disparus lors de la construction de nouveaux bâtiments et les bifurcations sans panneaux indicateurs !
Après plusieurs erreurs, c'est bien fatigués par la descente que nous finissons par retrouver les voitures au Crôt. La boucle est bouclée !
Bien contents de notre randonnée, nous avons en plus le plaisir de pouvoir finir le séjour par une bonne raclette et un approvisionnement en fromage et charcuterie à la coopérative de Bourg-Saint-Maurice.

En conclusion, une superbe boucle et un tour très bien organisé par Claude (merci !). Même si la météo n'a pas été de la partie tout le long, le coin est magnifique et suffisamment peu fréquenté pour qu'on puisse apprécier la randonnée. En raid hivernal, ça doit être bien agréable aussi, je garde l'idée en tête !

La galerie complète



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