lundi 11 juillet 2016

Rando-bivouac face à la Meije


La météo du weekend étant radieuse, c'est l'occasion rêvée pour aller bivouaquer dans un coin qui nous fait de l'oeil, le plateau d'Emparis. On étudie un peu la carte et les différents sites de topo pour trouver un tour sur 2 jours qui nous convient, avec un beau coin à bivouac.

Départ du Chazelet au dessus de la Grave, on décolle vers 12h40 du parking, le départ de Grenoble n'a pas été matinal, mais on a le temps. Le temps est splendide et heureusement qu'il y a un peu de vent pour rafraîchir l'atmosphère, le soleil tape bien ! 

Montée vers le plateau d'Emparis et les lacs Lérié et Noir. Après la montée un peu raide qui suit le téléski du Signal, on prend l'itinéraire suivant plus la crête que le GR (signalé par les numéros 3 et 11 du fléchage Chemins d'avant ).
Ce sentier est bien moins fréquenté et offre des supers panoramas sur le massif de la Meije, on en profite pour pique-niquer tardivement au dessus de La Grave.


En repartant on continue vers les ruines du « Pré Veyraud» où on choisit de rejoindre le GR en suivant de vagues traces d'animaux, plutôt que de continuer sur l'itinéraire 11 (qui a l'air très sympa, mais qui fait descendre pour remonter en face vers les lacs, et il aurait fallu être un peu plus tôt...).

Nous suivons donc le chemin classique et arrivons aux lacs Lérié puis Noir où on profite du super joli panorama. C'est fréquenté et réputé, mais à raison ! Trempette des jambes (on a pas de maillot...) dans le lac Noir, vraiment pas froid pour son altitude, beaucoup de gens se baignent face à la Meije, c'est vrai que c'est chouette !

Lac Lérié

Lac Noir
 

Une petite sieste plus tard, nous redescendons vers le plateau d'Emparis. A l'intersection du Rif Tort, nous laissons les chemins balisés pour suivre une trace qui traverse la grande étendue herbeuse (qui doit être bien marécageuse parfois...) vers la bosse indiquée "l'Homme" sur la carte.
La traversée de cette grande étendue nous rappelle le Kirghizistan, et on aimerait bien avoir un de ces chevaux kirghize pour galoper...


On franchit la bosse et on descend ensuite de l'autre côté à vue, en dérangeant un peu les marmottes qui prennent le soleil de la fin d'après-midi. 
On rejoint le Rif Tort et commence la recherche du parfait bivouac. Au 2e coup, c'est bon : étendue plate et moelleuse (vu la quantité d'herbe, on ne risque pas d'avoir des cailloux), ruisseau à proximité mais pas trop, vue dégagée et tranquillité ! On constatera le lendemain que pour avoir une meilleure vue, il faut continuer encore une vingtaine de minute et bivouaquer le long du ruisseau du Rachas, sur le chemin du Pic du Mas de la Grave.

Pas de tente mais uniquement des sacs à bivouac, le camp est vite monté ! Le ruisseau est très joli, il serpente dans l'herbe, disparaît totalement dans des trous ou sous l'herbe pour réapparaître dans une jolie piscine quelques mètres plus loin. On profite de la température très correcte de l'eau pour se laver quasi intégralement et se sécher au soleil. 

On prépare la popote : soupe courge-gingembre (merci Knorr), polenta sauce chasseur agrémentée de comté, des abricots qui ont survécu au transport et même pas de tisane, il ne fait pas si froid que ça et on a qu'un sachet, on le garde pour le petit déjeuner ! 
A 21h, la vaisselle est faite, le soleil est couché et l'humidité arrive vitesse grand V, on remballe tout ce qui craint et je ne tarde pas à rentrer à l'abri de mon sac, que j'étrenne d'ailleurs ! L'avantage d'avoir un sac à bivouac aussi grand (Vaude Active), c'est que je peux rentrer mon sac à dos et toutes mes affaires à l'abri avec moi dans la capuche. Je pourrais même me bricoler un petit arceau pour ne pas avoir le sac directement dans la figure, chose que je n'aime vraiment pas (et qui me rend un peu claustrophobe !).
Michel se balade dans les alentours et attend l'apparition des étoiles. Le ciel est magnifique, sans un nuage et on peut admirer, par l'ouverture du sac une magnifique nuit étoilée.

Nuit particulièrement hachée pour moi, je n'arrive pas à trouver de position confortable car j'ai un genou qui tire. Michel dort comme un bébé dans sa gigoteuse... On se réveille que vers 7h15, il fait déjà grand jour et le soleil est sur nous, tant mieux, il aidera à sécher les affaires car la rosée est bien présente et la condensation aussi !
Mais il fait toujours beau et déjà chaud, on enlève la doudoune dès la fin du petit déjeuner. On remballe les affaires un peu humides mais qui ont déjà bien séché et nous voilà repartis !

 

On remonte tranquillement le petit vallon du Rif Tort, c'est bien agréable sous ce grand beau temps et les marmottes font plaisir à voir.
Sortis du premier vallon, on continue le long du Rachas et on découvre qu'il vaudrait encore mieux bivouaquer ici, pour avoir la vue sur la Meije depuis le sac à bivouac.

Après une petite erreur d'itinéraire (on suit les mauvaises traces et on part trop plein Nord le long du ruisseau alors qu'il faut plutôt rester rive droite et monter sur la bosse signalée par un cairn.

Nous faisons un dépôt avec mon sac et tout le non nécessaire peu après ce cairn à 2350m avant d'entamer l'ascension finale, sous l’œil des nombreux vautours qui nous survolent.  Le chemin est bien tracé sur l'arête, c'est assez évident et plutôt joli. Aucune difficulté si ce n'est que c'est parfois un peu raide et on quitte bientôt les dernières plaques d'herbe pour se retrouver dans un monde plutôt minéral !


Je monte tranquillement vu mon manque de forme, on en profite pour admirer le paysage. Petite surprise en atteignant le haut de la crête, ce qu'on voyait depuis le col n'est pas le vrai sommet, celui-ci est encore un peu plus loin. Quelques passages où il faut mettre les mains (mais très faciles), et nous voilà enfin au sommet !



Le panorama à 360° est splendide, malgré les quelques passages nuageux. Nous en profitons le temps de manger quelques fruits secs et de se faire prendre en photo par d'autres randonneurs qui arrivent juste après nous.


Puis nous entamons la descente jusqu'au point de dépôt, où l'on retrouve nos affaires et un pique-nique bien mérité ! On profite de la quasi pelouse pour ressortir les sacs à bivouac pour les faire sécher, ce qui est bien efficace vu le soleil. 


Il ne nous reste plus qu'à rejoindre le Chazelet par le long vallon du torrent du Gua que l'on voit devant nous. La descente jusqu'aux baraques de la Buffe est agréable, mais la suite s'annonce plus pénible : il nous reste quasiment 6 km de presque plat (et de légère remontée), sur une piste poussiéreuse au fond du vallon, avec le soleil qui tape fort et quasiment pas de vent.

Heureusement, après une grosse demi-heure de plat, alors que Michel m'annonce que "mais non, dans 1h on est arrivé", on se fait doubler par deux dames dans une vieille jeep, qui étaient allées aider un des bergers du vallon. Alors qu'elles nous disent bonjour par la fenêtre, je demande si par hasard elles n'auraient pas une petite place pour deux randonneurs un peu fatigués et guère motivés par la fin du chemin. Elles nous acceptent volontiers et on grimpe donc dans le coffre (la banquette arrière est occupée par les caniches !).
En discutant, on apprend que si on était étonnés de voir les brebis parquées à la bergerie si tôt dans l'après-midi, c'est que c'est exceptionnel : le berger est descendu dans la vallée pour voir la finale de l'Euro ! (on aurait bien échangé avec lui d'ailleurs, le calme et la fraîcheur de l'alpage contre les klaxons et la touffeur grenobloise...).


Après 1/2h de route plutôt chaotique et parfois assez impressionnante, nous voilà à la voiture, bien contents du raccourci ! On profite du temps gagné pour descendre au bord du ruisseau et s'y dépoussiérer / rafraîchir, avant de boire une bonne bière fraîche en terrasse face à la Meije, et de regagner la fournaise grenobloise...


En dehors de la fin du retour, long et un peu pénible (il faudrait avoir un VTT dans le sac ;-) ), c'est un superbe tour avec bivouac !

 La galerie complète




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