Après une tentative qui avait tourné court l’an dernier pour
cause de météo peu engageante, c’est à nouveau sur le weekend pascal que je
continue la découverte d’un des différents aspects du ski de rando : le raid à
ski. Ce sera finalement 4j en étoile autour de la cabane Medel (au dessus de
Disentis, au fond des Grisons, à la frontière du Tessin).
Après avoir casé tant bien que mal les neufs participants et
leur matériel dans les voitures et parcouru les quelques centaines de
kilomètres, nous atteignons le Val Medel, encore un splendide coin de Suisse (oui,
ce n’est pas très original, je sais, mais c’est vrai !). Tellement beau qu’une
des voitures en profite pour faire un petit détour par le Lucmanierpass (la
faute à « Frankie », au copilote, au paysage ou un peu tout ça en même temps…).
Nous finissons par nous retrouver à Coraglia. Le temps de pique-niquer au
soleil, de s’équiper et de charger les sacs, nous voilà partis sur les coups de
13h pour la montée au refuge. D’abord en slalomant de plaque de neige en plaque
de neige sur la route menant aux alpages, puis à travers un joli vallon. Il
fait chaud même si quelques nuages accrochent les sommets et on avance
tranquillement, le poids des sacs et l’heure fait que nous n’avons pas d’autre
objectif que d’être à l’heure pour le repas (euh, pour l’apéro d’abord bien sûr
!).
La montée devient un
peu plus raide sur la fin, je commence à sentir les nombreux accessoires en
plus dans le sac à dos (baudrier et la quincaillerie qui va avec, crampons, piolet,
corde, nourriture pour 4j…) et je cale un peu dans les derniers mètres !
Heureusement, nous
voilà à la cabane, je peux enfin déposer mon sac (que je n’ai pas osé poser de
peur de ne plus réussir à le remettre sur le dos !), enlever les chaussures et
ranger toutes les affaires. Le refuge est quasiment plein (il y a une
soixantaine de places) mais très confortable et la vue de la salle à manger est
splendide ! Il faut dire que l’emplacement n’est pas idéal pour les randos (il
est posé dans un col, chaque rando commence par une descente et finit par une
remontée) mais le panorama est vraiment top !
Nous avons tout juste le temps de boire un apéro (et par la
même occasion, d’expérimenter les différences suisso-germaniques du radler et
du panaché… Je demande un « radler » (panaché en allemand) et me retrouve avec
une bière coupée à l’eau gazeuse… Ben c’est pas bon…) avant de passer à table (18h30,
la soupe est là…). Même si la demi-pension n’est pas donnée en Suisse, c’est
bien agréable de voir que les gardiens mettent les petits plats dans les grands
pour proposer des repas plus que corrects avec les moyens du bord (lasagnes
avec pâte maison, soupes pas en sachets et gâteaux variés) !
Après le repas et les classiques recommandations et
information météo des gardiens, nous étudions le programme du lendemain, papotons
un petit moment autour d’une tisane ou d’un verre de chartreuse (ou les deux ;-))
avant d’aller nous coucher.
Samedi matin, réveil
à 6h20, mais la météo a choisi l’option 2, celle avec les nuages… Du coup, nous
faisons nos français à traîner un peu sous la couette… Nous profiterons tout de
même du petit dej à temps, avant de nous préparer pour le Piz Medel (3210m).
La french touche ;-) |
Nous atteignons l’antécime où il n’y a pas encore trop de
vent un peu avant midi. Après avoir dépeauté, les plus jusqu’au-boutistes du
groupe font à pied les quelques mètres d’arête jusqu’à la croix du sommet. Le
temps d’inscrire notre passage dans le Gipfelbuch, de faire quelques photos et
de manger un petit œuf en chocolat que Hélène a gentiment porté jusqu’au sommet,
nous rejoignons les autres pour un rapide pique-nique avant de redescendre.
La
neige est froide mais travaillée par le vent, oscillant donc entre poudreuse et
croûtée ! Nous descendons tranquillement suivant les traces de montée et
repeautons à peu près au même endroit pour rejoindre la cabane… Dans les
derniers mètres du raidillon final, mon élan lyrique (oui, chanter en skiant, c’est
tellement plus marrant…) est coupé net par une sensation bizarre au niveau du
pied droit : mon ski est bien en place dans la trace mais ma chaussure et la
fixation sont quelques centimères plus haut ! La fixation s’est tout bonnement
arrachée sur un mouvement on ne peut plus normal… Je finis les quelques mètres
restant avec les skis sur le dos et le moral en compote : est-ce que mon
weekend est déjà fini par KO technique ?
Une partie du groupe au sommet |
Heureusement, après un goûter mérité et une séance de
séchage intensif au coin du feu, le gardien a de l’araldite et nous nous
lançons dans une réparation visant à sauver mon weekend… Verdict dimanche, je
ne suis pas très rassurée sur la tournure des évènements…
Quelques bières (ou vrais panachés :-))et parties de belote
endiablées plus tard (ou sieste pour certains), il est déjà l’heure des rituels
du soir : repas, point météo, topo, digestif, jeux de société, dodo…
Dimanche matin, nous
avons choisi l’option tardive pour le petit déjeuner (7h30 quoi…) vu la météo. Nous
sommes dans le brouillard, et il neige… Mais surtout il y a du vent ! Du coup, nous
traînons un peu pour la préparation, la motivation n’est pas la même qu’avec un
grand ciel bleu, mais nous finissons par partir de l’autre côté, en direction
du Piz Valdraus (3096m). Je chausse précautionneusement mon ski réparé et lui
fait subir diverses tortures pour voir si la réparation tient, si ça lâche, autant
que ce soit devant le refuge… Mais ça a l’air de tenir !
Les autres groupes
nous ont une fois de plus précédés, mais il y a assez de place dans la super
descente qui entame la journée pour se faire plaisir. Les peaux mises, nous
entamons la montée dans leur trace qui se rebouche déjà sous l’effet du vent et
de la neige. Là encore, il fait froid et le vent n’est vraiment pas agréable, mode
pingouins lors des pauses !
Après avoir passé un premier col où le blizzard rend la
progression vraiment désagréable, nous croisons un des groupes qui vient de
faire demi-tour, trop froid, trop de vent… Nous décidons de continuer encore un
petit peu voir si nous pouvons profiter d’une éclaircie, mais nous nous
arrêtons finalement au pied du sommet : on n’y voit vraiment rien, il faut
finir à pied et vu le panorama splendide qui nous attend au sommet, on ajoute
le sommet à la liste des « presque fait », on dépeaute le plus rapidement
possible, on avale 3 fruits secs et un bout de pain avant de redescendre. Heureusement,
malgré le jour blanc, la neige est excellente et nous pouvons nous faire
plaisir… Je skie sur des œufs (ça tombe bien, c’est Pâques) au-cas-où, mais la
réparation tient le choc. Nous profitons au maximum de la descente puis
repeautons pour remonter les 400m qui nous séparent de la cabane. Remontée
difficile en fin de journée, mais il y a moins de vent même si il neige
toujours. Il est tombé une bonne quinzaine de centimètres dans la journée, un
vrai régal si on a gardé son âme d’enfant… ;-)
Finalement, il est déjà presque 16h quand nous nous installons à notre table… Plus vraiment l’heure du pique-nique mais celle du goûter. Les jambes tirent un peu, il neige toujours dehors, presque tout le monde se décide pour une sieste réparatrice avant le repas et la routine du soir. Nous profitons alors du super panorama, le ciel est dégagé et la vue étoilée totalement magique…
Finalement, il est déjà presque 16h quand nous nous installons à notre table… Plus vraiment l’heure du pique-nique mais celle du goûter. Les jambes tirent un peu, il neige toujours dehors, presque tout le monde se décide pour une sieste réparatrice avant le repas et la routine du soir. Nous profitons alors du super panorama, le ciel est dégagé et la vue étoilée totalement magique…
Une partie de « Tonds
le mouton » plus tard, jeu terriblement intellectuel permettant à chacun
d’exprimer ses plus vils instincts, il est déjà l’heure d’aller se coucher, la
météo annonce du grand beau temps pour lundi matin !
Lundi, réveil matinal, il fait effectivement clair et le
lever de soleil en direct au petit déjeuner est splendide.
Nous remballons
toutes nos affaires, le sac s’alourdit un peu même si on a bien mangé et bu, et
nous repartons comme pour le Piz Medel mais pour le Piz Piz Uffiern, 3151m. La
couche de neige fraîche est bien agréable et nous apprécions une fois de plus
d’avoir la trace faite par les groupes qui nous précèdent (au final, nous
ferons les mêmes courses dans le même ordre que 2 des groupes également
présents tout le weekend). Cette fois, on peut prendre son temps en profitant
du paysage, même si il ne fait pas non plus très chaud !
Après un petit dépeautage pour profiter de la centaine de mètres de descente sous le Piz Medel (nous ne prendrons pas l’itinéraire classique qui implique une grande traversée mais la variante passant par le collet sous le Piz Medel) nous remontons le long glacier.
Le début de la descente n’est pas très agréable, la neige est très soufflée ou croûtée, mais une fois que nous atteignons le creux du glacier, c’est que du plaisir : une bonne couche de poudreuse sur un fond dur… Quand la pente se rajoute à l’équation, ça donne une des meilleures descentes de la saison (si ce n’est la meilleure pour moi !) : il y a de la bonne neige, on y voit et chacun peut faire sa trace !
Le temps de se changer et de ranger tout le matériel, nous
nous retrouvons une dernière fois tous autour de la table du troquet du coin
pour un café ou un Rivella (voire une bière pour les irréductibles) et pour
profiter des toilettes et de l’eau courante ! C’est tellement agréable de se
laver les mains et le visage avec du savon après 4j de neige et de lingettes ;-)
!
Nous voilà sur la route du retour pour l’Alsace, en évitant
toute difficulté routière ce qui est bien agréable pour une traversée de la
Suisse un dimanche soir… Fatigués, bien rouges (la traitrise des nuages…) et un
peu collants, mais tous bien contents du weekend !
Merci à tout le monde pour la bonne ambiance, les franches
rigolades, la patience et plus particulièrement aux Michel pour l’organisation :-)
Les itinéraires du weekend |
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